dimanche 27 avril 2008

PADOX, depuis sa création en 1986, a représenté l’autre, l’étranger, celui qui vient d’ailleurs. Petite marionnette en théâtre noir, il a grandi et est devenu une marionnette habitable de taille humaine, jouant par trois dans la rue, créant l’émotion, la tendresse et le contact dans les quartiers réputés difficiles.
Puis multiplié par 40, il a envahi les rues des cités, les festivals, joué par des comédiens amateurs formés par la Compagnie et recrutés dans les villes qui nous invitaient, en France, en Norvège, Italie, République Tchèque, Canada, avec des détenus au Brésil.
Avec eux nous avons créé des événements dans les rues, et joué dans des théâtres les « Quatre saisons » de Vivaldi.

Nouvelle étape, les 40 Padox jouent le grand drame de notre époque, l’immigration.

Conséquence de la fracture Nord/Sud, et de l’inégalité de destin monstrueux entre les êtres humains, le phénomène de l’émigration et de l’immigration touche tous les peuples.
Les migrations internes comme l’exode rural ont toujours existé, mais ce mouvement, qui était naturel pour l’homme primitif, s’est internationalisé, la grande différence étant que l’obstacle « frontière » et « Etat » freine le phénomène migratoire équilibrant et naturel. Cela pose le problème de l’égale liberté de circulation pour tous et de la redistribution équitable des richesses mondiales.

L’émigration est actuellement une illusion qui se transforme en drame, l’insertion se bornant le plus souvent à des petits boulots ou à du chômage, quand il n’y a pas de reconduite à la frontière, et l’immigration se heurte très souvent à la crispation des populations locales.
Le fait migratoire est devenu un enjeu grandissant des relations internationales et des consciences individuelles.

Avec les Padox, nous tentons de donner une image sensible de ce fait de société en jouant le destin d’un groupe qui quitte son territoire, poussé par la faim et la sécheresse, bercé par l’illusion d’un avenir meilleur.

Nous venons de créer le spectacle le 19 avril à Oslo, avec 25 immigrés dans un dispositif de théâtre noir, fable de l’espoir et de la douleur de l’immigration.

Aucun commentaire: